
En 2021, Un Toit Pour Tous prenait la décision d’acheter un immeuble à Voiron, rue Mollard, dont il avait la gestion depuis de nombreuses années, afin de le réhabiliter en conservant les locataires en place. Cette opération atypique pour Un Toit Pour Tous s’est caractérisée en outre par la nécessité de réaliser les travaux en site occupé et par celle d’innover dans le déroulement de ceux-ci. Commencée début en janvier 2024, elle s’est achevée en septembre de la même année.
Une décision prise dans l’intérêt des locataires
Par rapport à la « doctrine » d’Un Toit Pour Tous (production de logements dispersés dans le tissu urbain et dans les copropriétés), la mise en œuvre de ce projet se justifiait par l’objectif de maintenir des locataires sur place et éviter leur dispersion en cas de vente de cet immeuble de 9 logements.
Ceux-ci sont en effet en grande difficulté, fragiles, présentant pour certains des handicaps et pour la plupart présents dans les lieux depuis longtemps.
De fait, ce bâtiment situé en centre-ville à proximité des commerces, services et des transports publics, respecte les règles de localisation que s’impose Un Toit Pour Tous dans le choix de ses réalisations.
Un chantier réalisé en site occupé
Du fait de cette configuration sociale, et comme il était exclu de faire partir les résidents, opération trop difficile et impossible pour certains, les travaux ont dû tenir compte de cette situation et se dérouler dans des logements habités. Ils ont démarré dans les deux logements vacants pour permettre ensuite des « opérations tiroir ».
L’immeuble ayant fait l’objet de travaux de clos et de couvert dans les années 1990, les travaux devaient se concentrer à l’intérieur des logements, rendant ainsi plus compliqué leur organisation.
Il était nécessaire de remplacer fenêtres et volets (pose de volets roulants solaires pour le confort d’été) et de poser l’isolation intérieure. Comme dans toutes les opérations d’UTPT-Développement, il y a eu réfection des sols, de la peinture, de l’électricité et des sanitaires, sans parler de la mise au propre des communs. Dans deux logements, les travaux ont été réalisés sans que le mobilier ait été enlevé.
Nécessiter d’innover pour les intervenants
Le choix des entreprises s’est porté sur des professionnels en capacité de réaliser leurs prestations en dialogue avec les occupants ; les lots ont été par ailleurs regroupés pour éviter de multiplier le nombre des intervenants afin de ne pas désorienter les locataires.
Le chantier a nécessité une présence très importante de l’équipe de maitrise d’œuvre d’Un Toit Pour Tous : une à deux fois par semaines sur six mois, alors que d’habitude sur la durée d’une opération, il y a cinq visites environ.
Certaines prestations ont été adaptées pour tenir compte de la fragilité des locataires ; ainsi la pose de cuisinière électrique (le gaz trop dangereux), de sols plus résistants, et celle d’une chaudière collective avec sous-compteurs. Deux appartements n’ont pas fait l’objet de travaux, dont l’un en particulier parce qu’il est rempli d’aquariums intransportables. Le financement correspondant a été provisionné en attente du départ des locataires.
Une belle expérience humaine et technique riche de savoir pour les équipes d’Un Toit Pour Tous, qui pourra sans doute être mise à profit dans d’autres opérations.