Ce n’est un secret pour personne, la moyenne d’âge des bénévoles d’Un Toit Pour Tous est supérieure à 60 ans. Les mesures de restrictions liées à la situation sanitaire qui se succèdent depuis plus d’un an ont donc un impact important sur eux.
Pourtant, si l’on examine un par un les différents groupes de bénévoles formés au sein de l’association, ils sont loin d’être entrés en hibernation :
- les permanences assurées par le groupe DALO ont pu être maintenues. La seule modification sensible est qu’une prise de rendez-vous préalable est désormais indispensable (1) ;
- le GAST, groupe de soutien aux services techniques, est le plus méconnu des groupes de bénévoles. Un prochain article à venir sur le site lèvera un coin du voile sur les activités de ces spécialistes un peu mystérieux…
- les bénévoles bricoleurs ont dû renoncer provisoirement aux chantiers importants tels que peinture ou papier peint chez des locataires signalés par des travailleurs sociaux, de façon à éviter une présence prolongée dans des espaces restreints en présence de plusieurs personnes. Mais, de petites interventions de courte durée continuent à être effectuées : pose de tringle à rideaux, fixation d’une étagère, coup de main pour transport de matériel ou déménagement etc.
- du côté des AG copro, c’est plus compliqué, car les réunions de copropriété, retardées dans un premier temps, ont lieu systématiquement en visioconférence et les votes par correspondance ;
- et le « groupe web » continue à se réunir de façon hebdomadaire, la plupart du temps en « présentiel », comme on dit désormais, ou parfois sous une forme hybride : le seuil critique de 6 personnes n’est pas dépassé, et les distances sont scrupuleusement respectées. Les textes d’articles sont échangés par messages électroniques, une pratique déjà ancrée avant la pandémie. La revue de presse et les publications sur la page Facebook se poursuivent également sans perturbation majeure.
À l’heure où cet article est mis en ligne, quelques allègements entrent en vigueur, attendus avec impatience. Plus que jamais, il y a du pain sur la planche pour les bénévoles, et leur activité va pouvoir se déployer plus aisément. N’hésitez pas à les rejoindre si le cœur vous en dit, des missions variées vous attendent, et le cas échéant, la petite formation nécessaire vous sera dispensée !
1 : Permanences dans les locaux d’Un Toit Pour Tous en temps de consignes sanitaires liées au Covid 19
Point Presse Avril 2021
Il y a du nouveau en ce qui concerne la transformation d’UTPT-D en « société foncière », ouverte à des investisseurs solidaires, mais toujours contrôlée par ses associés actuels : Lire la suite
La Fédération des Associations et des Acteurs pour la Promotion et l’Insertion par le Logement (FAPIL) publie chaque année un guide/mode d’emploi pour aider les propriétaires privés à remplir leur déclaration de revenus. Lire la suite
Comme en 2020, les dons faits en 2021 en faveur d’organismes d’aide aux personnes en difficulté donneront lieu à une réduction d’impôt de 75 % de leur montant pour un montant total annuel maximum de 1000 €*.
Comme bien d’autres associations qui ne se limitent pas à être de simples délégations de service public une partie des interventions et engagements d’Un Toit Pour Tous pour lutter contre le mal-logement n’est pas couverte par des financements dédiés. C’est pourquoi les dons ont une grande importance pour laisser à l’association sa liberté d’expression, de réflexion, de création. Pratiquement de quoi s’agit-il ?
– Des actions de communication et d’organisation d’évènements en direction de l’opinion publique et des acteurs du logement en vue de les sensibiliser à ce qui peut être fait au bénéfice de la disparition du mal – logement. Il s’agit de « faire mouvement » pour peser sur les décisions des acteurs.
– De l’animation d’un réseau de bénévoles, donateurs, mécènes, qui contribuent aux tâches de gestion, sont au fait de la question du logement, militent, là où ils vivent et travaillent pour une meilleure prise en compte du logement des plus démunis.
– De l’exécution pour le compte de l’association des enquêtes et études nécessaire à la conduite des interventions ainsi qu’à son évaluation.
-De l’engagement dans des actions nouvelles et expérimentation de solutions à des problèmes de logement qui n’ont pas encore de financements dédiés.
– De soutien de solidarité à des locataires ayant des difficultés particulières
– De la mise à disposition de fonds propres nécessaires au financement du développement du parc de logements très sociaux de l’association.
Quels sont les financements dédiés de l’association actuellement ?
La maitrise d’ouvrage et maitrise d’œuvre assurées dans le cadre du développement d’un parc de logements adaptés aux personnes et ménages à revenus faibles ou précaires financées par des subventions de l’Etat, des collectivités locales, d’institutions telles la Fondation Abbé Pierre, ainsi que des prêts bancaires.
La mise à disposition de ces logements rétribuée par des loyers,
L’accompagnements de locataires en difficulté rétribués par les institutions publiques en charge des politiques sociales (Etat, Département …)
La réalisation de travaux correspondant à des commandes d’organismes extérieurs tels des études concernant la veille des besoins en logements.
Ces financements sont contraints et ne dégagent aucune marge pouvant être utilisée pour les actions évoquées plus haut.
* La fraction au-delà de 1000 € ouvre droit à une réduction d’impôt de 66 % du montant donné. Cette réduction d’impôt ne peut être supérieure à 20 % du revenu imposable.
Habitat inclusif pour personnes âgées
Point Presse Mars 2021
… comme au niveau national
Le président de la République parlait, au début de son mandat, d’un « choc de l’offre » pour remédier à l’insuffisance de la production de logements en France. Quatre ans après, on en est loin !
Au niveau national, seulement 90 000 agréments pour des logements locatifs sociaux ont été délivrés en 2020, pour un objectif de 110 000 au regard d’une augmentation de la demande (plus de 2 millions depuis 2019) exacerbée par la crise sanitaire et sociale, alors que les attributions sont en baisse (en chute de 30 000 sur une moyenne annuelle qui tourne autour de 470 000) et que le turn-over qui libère des places est lui-même en diminution. L’assèchement des finances des organismes HLM auquel le gouvernement a procédé ces dernières années, réduisant leurs capacités d’apport de fonds propres dans les opérations, n’y est pas pour rien – au-delà du ralentissement conjoncturel classique en période électorale municipale- car il va peser structurellement sur les années à venir. Il en va de même pour la baisse de la promotion privée qui avait permis ces dernières années de pallier au manque de foncier par l’achat en VEFA (vente en futur achat d’achèvement) par les organismes HLM. On peut rappeler également que la moitié des communes soumises à la loi SRU est encore déficitaire.
…et dans le département
On en est loin également au niveau de l’Isère et de l’agglomération grenobloise ! (1).
Globalement pour l’ensemble de l’Isère, en 2020, on assiste à un recul de 40 % du nombre de logements sociaux financés. Au niveau de l’agglomération de Grenoble, en 2020, ce sont 47 % de moins, toutes catégories de logements sociaux confondues (y compris foyers, …), 54 % pour les logements familiaux !
Le PLH de la Métro 2017-2022 prévoyait la réalisation de 1100 logements locatifs sociaux familiaux par an (PLAI, PLUS, PLS) dont 350 PLAI. A l’époque de son élaboration, UTPT avait d’ailleurs souligné l’insuffisance de cet objectif, en recul par rapport au PLH précédent pour un périmètre élargi de la métropole. A ce titre, sur la période 2017-2019, 2027 logements familiaux ont été financés, pour 2700, et le déficit est également avéré pour les PLAI : 855 pour 1050, auxquels s’ajoutent des PLAI adaptés qui ne changent pas ce résultat. A noter que le financement de logements privés conventionnés apparait dérisoire : 53 dont 12 très sociaux… (1)
Il faut agir d’urgence !
Tout cela ne cesse pas d’inquiéter.
Comment dans ces conditions répondre à la demande de logements sociaux qui ne cesse d’augmenter : 31 800 en 2019 en Isère, soit + 19 % depuis 2015, pour des attributions à hauteur de 8 600 en diminution de 7 % depuis la même date ?
Comment assurer la gestion des publics prioritaires dans les attributions : différentes catégories de réservataires, prioritaires DALO, sorties d’hébergement, etc. dont la liste ne fait que s’allonger, le gouvernement rajoutant dans la le projet de loi « 4 D » les travailleurs clé »?
Comment dans l’agglo réussir la politique du logement d’abord, sans parler du rattrapage à effectuer par rapport au retard de ces dernières années (27 communes SRU sont en retard pour 8 330 logements ?
Nous connaissons malheureusement les conséquences d’une telle pénurie : ce sont les ménages pauvres qui vont d’abord en pâtir.
UTPT n’a cessé de proposer les termes d’une politique de l’habitat répondant aux défis à relever pour pouvoir augmenter significativement l’offre de logements, notamment à travers une action foncière dynamique (constitution de réserves foncières de moyen et long terme), et un investissement dans la mobilisation du parc privé à des fins sociales, que l’association a rappelé au moment des élections municipales dans une lettre aux candidats.
(1) Les chiffres des résultats de la production de logements ces dernières années ne sont pas tous disponibles: la Métro n’a publié les chiffres 2019 que fin 2020 (résultats PLH 2017-2019) et ce sont les chiffres d’ABSISE (association des organismes HLM de l’Isère) qui permettent d’avoir une approche de l’année 2020.