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Besoins en logement, le choc des réalités

Aujourd’hui, dans l’air du temps, beaucoup d’éléments semblent converger qui pourraient sembler justifier la baisse de la production de logements, actuelle et à venir.

Dans le désordre :

  • des analyses démographiques tendent à montrer que le niveau de population va stagner (voir le cas de Grenoble à travers l’étude « Analyse des besoins sociaux 2023 » produite par le CCAS de Grenoble.
  • de manière récurrente, la vacance dans le parc de logement existant a pu faire penser que remettre ces logements sur le marché permettrait de s’abstenir de trop construire ;
  • les maires « constructeurs » sont confrontés à l’hostilité de leurs concitoyens et à celle desriverains des projets, toute densité est rejetée ;
  • bien que les objectifs des PLH (plans locaux de l’habitat) en cours d’élaboration paraissent timides, certaines communes les trouvent trop ambitieux
  • etc.

 

Cependant, il faut rappeler :

  • qu’au niveau national, l’investissement budgétaire en matière de logement est en baisse très significative : il est passé de 2,2 % du PIB en 2010 à 1,6 % en 2022;
  • ainsi, seulement 93 000 logements sociaux ont été financés en 2023 contre 125 000 en 2016 ;
  • alors que 60 % des communes soumises à la loi SRU ne la respectent pas, le gouvernement,

à travers le projet de loi logement en préparation, envisage d’en amoindrir la portée. Voir l’article plus détaillé ici.

 

Mais les faits sont têtus !

Il est bon de rappeler quelques chiffres issus du dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre (29ème rapport sur le mal logement) que la revue de la CFDT a synthétisé (CFDT magazine, n°502, avril 2024) :

  • 1,4 millions de personnes mal-logées, dont 1,1 en surpeuplement accentué ;
  • 2,4 millions de ménages en attente d’un logement social, chiffre en forte hausse (1,04 en 2002) ;
  • 643 000 ménages en hébergement contraint chez des tiers ;
  • 330 000 sans domicile personnel (143 000 en 2012) ;
  • 100 000 en habitat de fortune ;
  • 25 000 en chambres d’hôtel ;
  • 93 000 ménages prioritaires DALO en attente de relogement contre 78 000 en 2021 ;
  • Etc.

 

De quoi ramener les pieds sur terre et/ou de s’apercevoir que ce sont les familles les plus précaires qui subissent d’abord des choix politiques qui les ignorent, comme ne cesse de le dénoncer Un Toit Pour Tous.