-
- Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Quel a été votre parcours professionnel ?
J’ai fait toute ma carrière professionnelle dans le domaine du logement avec, toujours en fil rouge, la dimension sociale : travailler à favoriser l’accès et le maintien dans le logement des personnes les plus modestes.
J’ai travaillé au sein de différentes structures : à Soliha (anciennement Réseau PACT), dans une ADIL (Agence départementale d’information sur le logement) puis au sein de différents organismes HLM et enfin à Grenoble en tant que directeur chez Actis (Office public de l’habitat de Grenoble) jusqu’en 2014. Mon souhait était de rester dans l’action publique et je n’en suis jamais sorti !
En parallèle, je suis également bénévole à la Fondation de France. J’ai aussi été très engagé dans la bataille contre la privatisation d’Actis qui a été remportée en 2022 ![1]
- Comment avez-vous connu l’association ?
J’ai connu l’association lors de mon arrivée à Grenoble via mon activité professionnelle par l’intermédiaire de Michel Delafosse (président d’Un Toit Pour Tous de 2008 à 2015), de Bernard Archer (alors administrateur d’Actis) et de René Ballain.
- Comment vous êtes-vous impliqué dans les actions d’Un Toit Pour Tous ?
À Un Toit Pour Tous, je me suis impliqué principalement sur l’organisation et l’animation des 12/14 et sur plusieurs séminaires et manifestations en tant que bénévole mais sans être adhérent. J’ai pris mon adhésion en 2015 au moment de la mise en œuvre du dispositif LAMI (Logement d’attente pour des migrants en Isère) au sein duquel j’ai accompagné une famille syrienne pendant 3 années.
- Quelles sont vos relations avec les autres bénévoles et les salariés de l’association ?
Mes premières collaborations se font faites avec l’Observatoire de l’hébergement et du logement. J’étais (et je suis toujours) très en lien avec Anissa, la responsable de l’OHL et Chloë, la chargée d’études afin de préparer les 12/14 . J’ai aussi travaillé étroitement avec le bureau de l’association, à l’époque Andrée Demon et René Ballain.
À la suite de mon engagement dans le dispositif LAMI, j’ai rencontré Véronique qui à l’époque était bénévole au sein de l’association (aujourd’hui chargée de mission à Un Toit Pour Tous).
- Quels sont les événements qui vous ont marqué au sein de l’association ?
J’ai été très marqué par le dispositif LAMI. Même si je n’ai pas été très à l’aise avec l’accompagnement administratif, trop complexe, j’ai appris énormément de choses. J’ai préféré le relationnel avec les familles, le fait de participer à créer du lien social.
Je suis aussi membre depuis plusieurs années du comité de suivi du Dalo mis en place par Un Toit Pour Tous. C’est une action plus en lien avec les pouvoirs publics, parfois dans la confrontation, ce qui me plait également et qui permet, dans un autre registre, de participer à aider les plus démunis.
- Depuis quand êtes-vous administrateur à Un Toit Pour Tous et membre du bureau ?
Depuis la dernière assemblée générale de juin 2022. Aujourd’hui, j’ai plus de disponibilités pour m’impliquer davantage au sein d’Un Toit Pour Tous. Pour autant, je ne souhaite pas me faire « vampiriser » par le militantisme. Pour moi, le format idéal est de consacrer mon temps de la manière suivante : 1/3 pour la famille, 1/3 pour le temps personnel, 1/3 pour le militantisme.
Pour le moment, je n’ai pas de missions spécifiques au bureau. Je veux que ma présence soit utile mais pas indispensable. Je continue d’apprécier l’animation d’événements car il s’agit d’un investissement ponctuel mais qui nécessite de travailler de manière très approfondie un dossier. Cela permet également de rencontrer des gens, de croiser du monde.
- Quels sont vos envies et projets en tant qu’administrateur à Un Toit Pour Tous ?
J’ai envie de construire des ponts entre les associations, de participer à développer cette complémentarité. Je crois au foisonnement du monde associatif, à la nécessité de travailler mieux ensemble.
- Quels sont pour vous les enjeux importants auxquels va être confrontée l’association dans les années à venir ?
Un des enjeux pour l’association, mais aussi pour l’ensemble du secteur social, est d’arriver à recruter des personnes dans un contexte difficile où les salaires ne sont pas valorisés, particulièrement pour les travailleurs sociaux alors qu’ils occupent un rôle fondamental. La question des moyens, du respect de ces métiers, du sens va être fondamental dans l’avenir.
L’autre enjeu capital est bien évidemment de continuer à lutter quotidiennement contre les inégalités à travers le logement. J’espère que, nous militants, nous ne trouverons jamais que la situation est satisfaisante. Le jour où nous trouverons qu’elle l’est, c’est que nous manquerons d’ambitions !
Il y a aura toujours des écarts, des inégalités. À nous de vouloir toujours les réduire.
[1] Référence au projet de fusion des bailleurs sociaux Actis et Grenoble Habitat en une Société d’économie mixte avec capitaux publics et privés qui a suscité de vives réactions depuis son annonce en 2019.