Retrouvez l’entretien avec Sylvie Zapata Brel, administratrice bénévole à Un Toit Pour Tous.
Investie au sein de plusieurs groupes de bénévoles et sur de nombreux projets, elle revient sur son engagement au sein de l’association et sur les événements qui l’ont marquée depuis.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
J’ai rejoint Un Toit Pour Tous il y a un peu plus de dix ans après une carrière d’ingénieure en informatique au sein de plusieurs multinationales. J’ai trois enfants qui m’ont également bien occupée et j’avais envie, une fois à la retraite, de m’engager sur des actions plus locales et aussi de changer de domaine pour me tourner vers le secteur social.
Depuis quand connaissez-vous l’association et comment avez-vous connu son action ?
Depuis un peu plus de 10 ans maintenant. C’était au moment où je me disais « mes enfants sont autonomes, je peux faire quelque chose de mon temps libre » car il était important pour moi de m’engager. J’ai commencé à réfléchir vers quelle association me tourner, je voulais une association qui agisse localement, avec des actions de proximité, et à dimension humaine et non une grosse association nationale. Une de mes anciennes collègues m’a alors parlé d’Un Toit Pour Tous.
Pour quelles raisons avez-vous souhaité vous engager au sein de l’association ?
Je me suis engagée dans l’association car la lutte contre le mal-logement est importante pour moi, puisque le logement est le pilier fondamental pour tout. On ne peut pas se projeter sur quoi que ce soit – pour la famille, pour un emploi, une formation, pour l’alimentation, pour la santé – si nous n’avons pas la base du logement. Depuis plusieurs années, c’est aussi devenu le premier poste de dépenses pour les familles. Cela conditionne tout.
Sur quelles actions, quel(s) groupe(s) de bénévoles êtes-vous impliquée ?
J’ai débuté quand j’étais encore en activité avec le groupe des AG Copro puisqu’elles se déroulaient le soir. J’ai eu un tuteur qui m’a expliqué comment cela se passait, m’a donné les dossiers et qui m’emmenait à ces dernières. Cela a été très formateur pour moi car c’est une mission très concrète : je voyais les logements que proposait Un Toit Pour Tous à la location puis, il y avait aussi le côté humain, l’entraide… Participer à ce groupe c’était être au contact des gens et aussi défendre les valeurs de l’association.
Je me suis également beaucoup investie dans la commission comanim pour travailler, entre autres, sur l’amélioration de l’accueil des bénévoles et l’instauration des référents au sein des groupes. J’ai rejoint par la suite le groupe mécénat et, petit à petit, Andrée Demon (présidente d’Un Toit Pour Tous de 2015 à 2021), m’a proposé de rejoindre le CA d’Un Toit Pour Tous, puis dans un second temps le bureau.
Je suis aussi membre du comité de direction d’Un Toit Pour Tous Développement. Il y a eu un travail important sur les statuts afin de pouvoir ouvrir le capital à des investisseurs privés auquel j’ai participé en lien avec d’autres bénévoles. Le fait d’avoir une foncière solidaire pour notre association est important, chaque logement fait, c’est une famille dedans !
Par la suite, j’ai rejoint le groupe de bénévoles des permanences numériques qui existent depuis bientôt 2 ans.
Quelles sont vos relations avec les autres bénévoles et les salariés de l’association ?
J’ai la chance d’avoir pu collaborer avec beaucoup de salariés au sein d’Un Toit Pout Tous que ce soit au niveau de la communication que de la compta, de la production mais aussi plus récemment en lien avec les travailleurs sociaux dans le cadre des permanence numériques. On s’enrichit tous de nos expériences respectives.
Quels sont pour vous les enjeux importants dans les années à venir ?
Pour moi, l’un des enjeux à venir est l’entretien du parc immobilier qui appartient à Un Toit Pour Tous-Développement. C’est un axe important car Un Toit Pour Tous possède, via sa coopérative, désormais près de 500 logements.
Un autre aspect est le recrutement des bénévoles qui rejoignent notre association. Il faut du « sang neuf » pour apporter de nouvelles idées et pour cela il faut diversifier les profils que ce soit au niveau des âges, de l’expérience antérieure, des milieux professionnels…
Pour finir, je dirais aussi que l’un des enjeux fondamentaux pour Un Toit Pour Tous est de pouvoir travailler davantage en réseau, avec d’autres associations. Dans un contexte d’appels à projets de plus en plus conséquents, de craintes parfois pour nos financements, il est important de renforcer cet axe. De plus, nous apprenons beaucoup de nos fonctionnements différents, je pense en particulier à l’ASL42, la SNL, à Terre de Liens avec lesquelles nous avons eu d’intéressantes rencontres.
Quels ont été/sont pour vous les temps forts de l’association ?
En dehors de la journée annuelle des adhérents qui est un temps fort de l’association, l’événement qui m’a le plus marqué a été la nuit de la solidarité en 2019. Le travail avec les bénévoles, avec les services de la métropole grenobloise, tout cela m’a permis de toucher des aspects très concrets du mal-logement. Par exemple, j’ai été frappé par l’importance de l’hébergement chez des tiers, de personnes qui sont sans domicile personnel et qui dorment le temps d’une nuit ou deux chez des amis, de la famille.
Un mot pour conclure ?
Je pense à un couple que l’on a reçu dans le cadre des permanences numériques et qui subissait des problèmes de voisinage. Leur logement était très correct mais ils voulaient déménager à cause de ces nuisances. Nous avons réussi à faire en sorte qu’ils aient un nouveau logement neuf mais ils l’ont refusé car la taille de l’appartement ne leur convenait pas. Dans le cadre des permanences numériques j’ai pu rencontrer différentes familles, chacune avec ses demandes propres liées à son histoire. Cela ramène à la liberté des gens. Chacun doit avoir le choix, la liberté de choisir et nous devons le respecter.