
Philippe Tournier, anciennement artisan et gérant d’une entreprise de plomberie, chauffage et sanitaire, est bénévole et administrateur d’Un Toit Pour Tous. Il rencontre des salariés de l’association en réalisant des travaux de plomberie dans leurs appartements, motivé notamment par les perspectives d’engagement social. Il devient bénévole en 2021 à sa retraite et référant du GAST (Groupe d’appui aux services techniques).
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Philippe Tournier, j’ai 64 ans, et je suis bénévole depuis plusieurs années et référent du GAST (Groupe d’appui aux services techniques) depuis deux ans.
J’ai travaillé longtemps dans la tuyauterie, puis j’ai créé ma propre entreprise de plomberie, chauffage et sanitaire en 2003, avec une dizaine de salariés.
Depuis quand connaissez-vous l’action d’Un Toit Pour Tous ?
J’ai commencé à travailler avec Un Toit Pour Tous en 2004, en réalisant tous les travaux de plomberie, chauffage et sanitaire dans leurs appartements. Ce n’était pas juste un client pour moi : en tant que patron, je considère qu’on ne doit pas se limiter à faire de l’argent, mais aussi mettre ses compétences au service d’actions sociales. J’ai toujours essayé d’adapter mon travail aux contraintes budgétaires de l’association, tout en garantissant des logements de qualité aux locataires.
En 2021, à ma retraite, Claire, la salariée responsable de la maitrise d’œuvre m’a proposé de rejoindre le GAST.
Qu’est-ce qui vous a motivé à vous engager en tant que bénévole ?
Quand j’ai intégré le GAST, c’était une manière de continuer ce que je faisais déjà dans mon travail : mettre mes compétences au service des projets de l’association. J’ai toujours eu des relations avec des architectes, maîtres d’ouvrage et artisans, et c’est exactement ce qui fait aussi le quotidien du GAST.
Puis le président de la coopérative foncière m’a proposé d’intégrer le conseil d’administration. J’ai pris mon temps avant d’accepter, parce que c’est une autre manière d’aborder Un Toit Pour Tous. Je suis davantage dans le concret, la réalisation, et le CA implique une vision plus globale. Mais c’est aussi l’opportunité de donner un autre regard, d’apporter de nouvelles idées, et de participer aux décisions stratégiques.
Sur quelles actions êtes-vous impliqué ?
Je suis référent du GAST. Dernièrement, le fonctionnement du groupe a évolué, avec une nouvelle organisation en lien avec les salariés, la direction et la présidente de l’association. Nous n’avons pas toujours les mêmes points de vue, et c’est aussi pour représenter le GAST que j’ai accepté d’intégrer le conseil d’administration.
Comment envisagez-vous votre rôle en tant qu’administrateur de l’association ?
Mon parcours me permet d’apporter une approche plus pratique et terrain. Je ne suis pas là pour être en contradiction, mais pour ouvrir le débat et faire entendre d’autres perspectives, notamment plus techniques.
Quels sont, selon vous, les enjeux prioritaires pour Un Toit Pour Tous dans les années à venir ?
La situation politique en France suscite des inquiétudes, notamment en ce qui concerne les politiques du logement et l’impact sur le travail des associations. Un Toit Pour Tous s’engage depuis toujours à défendre l’accès au logement pour tous, indépendamment des évolutions politiques. De mon côté, mon engagement en tant que bénévole repose sur des valeurs fortes que je continue à porter, car je suis convaincu que notre action est essentielle pour accompagner ceux qui en ont besoin. J’ai commencé à évoquer cette question en conseil d’administration, c’est un sujet central pour une association à vocation sociale.
Quelles sont vos relations avec les autres bénévoles et les salariés de l’association ?
Les relations avec les bénévoles sont simples et sincères. On se retrouve régulièrement, une fois par mois, et entre-temps, on est souvent en contact pour les visites de chantiers, les restitutions d’appartements, les diagnostics avant travaux, etc.
Avec les salariés, les relations sont bonnes. Je vois souvent Claire, la salariée responsable de la maitrise d’œuvre, avec qui j’ai une relation de longue date et avec qui je partage une manière similaire de travailler.
Y a-t-il un moment fort à Un Toit Pour Tous qui vous a particulièrement marqué ?
En 20 ans d’engagement, ce qui me marque le plus, c’est ma rencontre avec Claire. C’était sur mon premier chantier avec Un Toit Pour Tous : elle nous avait reçus pour chiffrer des appartements. Je l’ai tout de suite trouvée engagée et déterminée. Pour moi, elle est une personne clé pour Un Toit Pour Tous.
Quel événement ou action de l’association vous semble particulièrement emblématique de son engagement ?
C’est un ensemble de choses. Les Rencontres d’UTPT sont bien sûr un moment fort. Mais j’apprécie aussi les visites de chantier avec les salariés et les autres bénévoles. On est sur la même longueur d’ondes, et ces échanges sont très enrichissants.
Un dernier mot pour conclure ?
Ce que la vie t’a donné, il faut que tu le rendes. C’est comme ça que l’on avancera !