C’est en visioconférence (*) suivie par 55 personnes que s’est déroulé le 12/14 d’Un Toit Pour Tous ce mardi 13 octobre sur le thème du Sans-abrisme à l’épreuve du Covid-19.
Des « retours de terrain » d’acteurs majeurs
– Rapide réactivité dès le 17 mars, début du confinement : le CCAS (1) de Grenoble met en place la prévention dans ses sites en gestion directe, organise une livraison alimentaire sur plusieurs sites à partir de ressources diverses (3500 repas par semaine), assure réception des alertes, coordination et conseils.
– Inauguration de nouveaux champs d’intervention et d’importantes collaborations. La diminution des bénévoles éloignés à cause du risque sanitaire pousse les structures à se repenser : Point d’eau s’appuie sur le trytique professionnels-bénévoles-personnes accueillies qui s’impliquent et développe l’accès aux droits, les salariés de Médecins du Monde rejoignent les coordinations et s’emparent du Guide méthodologique délivré par le ministère de la Santé.
– La coupure administrative entre la santé responsabilité de l’ARS (2) et le social responsabilité de la DDCS (3) conduit à s’organiser sur le terrain et à mettre en place à la fois un centre de « desserrement » (Croix Rouge) et des équipes mobiles pour aller, en particulier, vers les centres d’hébergements. A signaler le partenariat fructueux avec la Maison des Réseaux de Santé de l’Isère, l’implication de 11 structures et de 23 établissements ainsi que le portage de propositions auprès de l’ARS pour l’otroi de moyens et la DDCS pour l’ouverture de Centres d’hébergement.
Des constats de l’Observatoire de l’hébergement et du logement d’Un Toit Pour Tous …
– vécus difficiles et contrastés des sans domicile pendant le confinement
– impact durable sur la santé et l’accès aux droits
– mise en lumière des besoins structurels : places d’hébergement, solidarités interpersonnelles…
– importance d’une action locale d’urgence sociale : implication de la Métro
– accélération de fait de la politique du Logement d’abord et ses freins
– émergence d’initiatives et de coopérations : lien entre secteurs sanitaire et social.
… et des effets révélateurs
– Une double fragilité : celle des personnes, en particulier pour l’alimentation (concerne 55% des appels du 115) et celle des acteurs qui interviennent et qui ont constitué un véritable filet de protection. Comment continuer ? avec quels moyens ?
– Une porosité entre les publics sans abri et et ceux qui passaient sous le radar des politiques sociales et qui risquent la pauvreté. Quel système de protection sociale proposé par le gouvernement ? Des mesures mais refus de celles qui permettraient de sécuriser durablement.
– Quels effets durables de l’augmentation des inégalités dues au Covid ? Parenthèse ou pas ?
Sur le même sujet : une lettre ouverte d’ADA (Accueil demandeurs d’asile) aux autorités au sujet du couvre-feu.
* Visioconférence : formule d’échanges et de partage numériques (sans chaleur humaine…) dont le mérite, ici, est de sauver l’échange d’informations qui permet d’analyser, proposer et avancer. Que les réunions du 12/14 en présentiel étaient sympathiques !
1 CCAS : Centre communal d’action sociale
2 ARS : Agence régionale de santé
3 DDCS : Direction départementale de la cohésion sociale