La Fondation Abbé Pierre vient de publier son rapport 2023 sur l’état du mal-logement.
Il est pour le moins critique : « manque d’ambition », « pas de programme établi », « budget insuffisant », « dégradation de la situation »…
4,1 millions de Français sont mal-logés, dont 1,1 million sans logement personnel. 330 000 sont sans domicile. Le mal-logement est très féminin, concernant de nombreuses mères célibataires qui représentent 83 % des familles monoparentales et sont surreprésentées dans les publics en difficultés, ceux qui occupent massivement les 5,2 millions de logements passoires.
Tout en saluant les boucliers tarifaires mis en place en 2020 et 2021, la Fondation Abbé Pierre déplore que la hausse du prix de l’immobilier impactant les locataires du parc privé modestes ne soit pas l’un des sujets de préoccupation de l’action publique, et, pour ce qui concerne la production de logements, que l’investissement public massif dans le logement social ne semble plus à l’ordre du jour.
Tout en reconnaissant une augmentation significative des rénovations, la Fondation Abbé Pierre considère qu’elles sont insuffisamment globales et performantes et qu’il conviendrait de coupler rénovation thermique et lutte contre l’habitat indigne.
Augmentation des impayés, recrudescence du sans-abrisme, autant de sujets d’inquiétudes à surveiller. Fiscalité avantageuse des Airbnb qui fait flamber l’immobilier à dénoncer, proposition de loi anti-squat qui criminalise la pauvreté au lieu de protéger les mal-logés à retirer.
La Fondation Abbé Pierre conclue : Il est temps de changer de cap, l’effort public pour le logement doit passer à 2% du PIB. On est passé de 22% en 2010 à 1,5% en 2021, taux le plus bas depuis 1984.