31 mois d’accueil et d’accompagnement pour l’installation de 302 Syriens en Isère.
A la fête du 1er octobre, c’est à la responsable du programme LAMI qu’il revenait de présenter un premier bilan, au 30 septembre, de l’accueil de 60 premières familles arrivées depuis mars 2017. C’était ensuite aux 4 référentes sociales de nous faire vivre le quotidien de leur accompagnement auprès de ces familles.
Ces 60 familles accueillies :
– ce sont 302 personnes avec une composition moyenne de 5 personnes par famille, ce qui représente un travail important de recherche de logements dont une majorité de T4 et T5
– c’est 2 à 3 familles accueillies par mois, soit 12 personnes en moyenne. Comme l’accompagnement par le pôle social dure 12 mois, le nombre de familles en cours d’accompagnement est passé de 2 en mars 2017 à une vingtaine par mois au bout d’un an.
– ce sont 59 familles avec enfants (52 couples et 7 femmes seules). Pour la grande majorité, ce sont donc des enfants qu’il a fallu scolariser en primaire, au collège et au lycée.
21 familles ont fait l’objet d’une enquête ; 9 d’entre elles sont en cours d’accompagnement par le pôle social, 12 sont sorties du dispositif mais peuvent être encore accompagnées par les bénévoles. La jeune femme syrienne stagiaire à un Toit Pour Tous, chargée de l’enquête souligne :
– une forte vulnérabilité liée à l’état de santé des familles à leur arrivée
– la priorité apportée à la scolarisation (abandonnée pour certains pendant leur transit au Liban et en Turquie) et la bonne intégration des enfants aux niveaux primaire et collège ; mais une entrée en formation moins facile au niveau lycée, filières pro et université
– pour les familles sorties du dispositif l’acquisition du français est insuffisante pour chercher seules du travail, échanger lors des rendez-vous médicaux ou dans les rapports avec l’administration ; toutes ont eu 72h d’enseignement dès leur arrivée par l’organisme de formation Alpes (1), et 200 à 400 h puis avec l’OFII (2) et quelques-unes une formation complémentaire à visée professionnelle.
– au moins 1 adulte de chaque famille sortie du dispositif est inscrit à Pôle emploi ; 2 personnes ont trouvé un emploi (1 CDD et 1 CDI) et 3 ont eu des emplois de 4 à 8 mois, en partie grâce à Pôle emploi, en partie grâce aux bénévoles
– toutes les familles utilisent les transports en commun, la moitié ont une équivalence de permis de conduire et 8 ont une voiture ; toutes les familles utilisent les services de proximité de leur quartier, profitent des parcs, un tiers des familles sont parties en vacances et quasiment toutes ont des liens amicaux et/ou familiaux en Europe.
Parmi ces 60 familles, 32 ont été accompagnées pendant un an, 28 le sont encore par les référentes sociales d’Un Toit Pour Tous. L’accompagnement social spécifique concerne l’accès aux droits, aux soins, à la scolarité, à l’apprentissage du français et à l’acquisition de l’autonomie. Il a été présenté dans une vidéo de manière très pertinente et pédagogique par l’équipe actuelle des 4 référentes sociales. Vidéo qu’il faut regarder pour découvrir autant le « mille-feuilles » du parcours administratif que le nombre de partenaires rassemblés autour des familles pour assurer au mieux leur suivi ainsi que l’accompagnement des bénévoles.
(1) Alpes : cours financés par Un Toit Pour Tous
(2) Office français de l’immigration et de l’intégration ; cours de français obligatoires financés par l’Etat